Le 11 mars, Enrico Letta, ancien chef du gouvernement italien, a échangé avec les représentants des Quatre Moteurs pour l’Europe
Enrico Letta a échangé sur son rapport concernant le Marché unique européen ainsi que sur les initiatives récemment lancées par la Commission européenne qui vont dans le sens de ses recommandations. Philippe Meunier, vice-président de la Région délégué aux relations internationales était présent en visioconférence aux côtés des représentants du Bade-Wurtemberg, de la Catalogne et de la Lombardie.
Le rapport Letta sur le marché unique, commandé par le Conseil européen et publié en avril 2024, dresse un état des lieux du marché unique et propose des axes d’amélioration, notamment en matière de compétitivité, de politique industrielle et de financement des transitions. Enrico Letta a souligné l’importance de renforcer l’intégration européenne dans des secteurs clés comme l’énergie, les télécommunications, la finance et la défense, tout en insistant sur la nécessité d’une politique de cohésion forte pour éviter un développement à plusieurs vitesses au sein de l’Union européenne.
Philippe Meunier a défendu plusieurs priorités régionales : la politique de cohésion, la politique agricole commune et l’industrie automobile. Sur la politique de cohésion post-2027, Philippe Meunier a partagé les messages que la Région porte depuis plusieurs mois aux côtés de ses partenaires européens : la gestion doit rester au niveau régional afin de maintenir la dimension territoriale de la cohésion et de renforcer la visibilité de l’action européenne pour les citoyens. Cet ancrage local permet à la politique de cohésion de s’adapter au mieux aux réalités locales.
L’échange a également mis en avant plusieurs sujets majeurs : la notion de "liberté de rester", qui vise à garantir aux citoyens la possibilité de vivre et travailler dans leur région d’origine, et l’importance des Fonds structurels pour soutenir cet objectif. Enrico Letta a rappelé que le marché unique ne peut exister sans politique de cohésion.
D’autres thématiques cruciales ont été abordées, comme la transition énergétique, la mobilité ferroviaire et l’innovation, avec notamment l’idée d’une cinquième liberté, qui viendrait compléter celles des personnes, des biens, des services et des capitaux. Cette nouvelle liberté porterait sur la recherche, l’éducation et l’innovation, afin de faire de l’Europe un leader mondial en matière de technologies et de développement durable.
Le représentant de la Catalogne, Jaume Duch, a souligné les défis liés aux infrastructures ferroviaires, en particulier ceux concernant le corridor méditerranéen. À ce sujet, Philippe Meunier a rappelé que la Région fait du chantier de la ligne à grande capacité fret Lyon-Turin une grande priorité stratégique : elle améliorera considérablement les échanges entre les deux grands bassins industriels que constituent l’Italie du Nord et le Sud-Est de la France.
Cette rencontre a permis de confirmer l’importance du rôle des Régions dans le débat européen et d’affirmer leur volonté de peser sur les orientations futures du marché unique, de la cohésion et des politiques industrielles.